Mais ce marché était accompagné d’une condition. Et de taille !
Le meunier devait, en échange donner sa fille au diable. Le meunier accepta le pari. La fille aussi.
Avant de se mettre au travail, le diable offrit une bague à la fille du meunier. Il travailla toute la nuit et lorsque arriva le matin, il ne restait plus que trois pierres à sceller. La fille allait donc perdre son pari et devenir la compagne du diable.
Alors elle eut une idée lumineuse. Elle alla au poulailler en faisant miroiter sa bague qui, il faut le reconnaître, scintillait de mille feux. Le coq en fut surpris et, croyant que c’était un rayon de soleil, il mit à chanter.
Le diable s’enfuit alors. Il ne lui restait plus qu’une pierre à sceller. Elle manque d’ailleurs toujours au pont !
Le meunier et sa fille avaient gagné le pari : ils avaient leur pont et le diable n’avait aucun droit sur la fille.
Mais pour les villageois, cette dernière n’allait pas tarder à devenir la fiancée du diable. Et personne à Anzème, ni dans les environs, n’en voulut pour femme. Pauvre fille, mais heureux meunier. La légende du pont du diable se termine ainsi, et depuis longtemps, le grand moulin est muet aux bords de la Creuse…
Vous pourrez tous voir la dernière pierre qui n’a jamais pu être scellée : quand on la place pendant le jour, le diable ne manque pas de la déranger dans la nuit…