LA RÉSISTANCE À BONNAT ⨠ Roger Biton, enfant du pays

En Creuse, les unités des Mouvements Unis de Résistance (M.U.R.)
opérationnelles formées avant le débarquement allié du 6 juin 1944 étaient issues du “Service maquis “, créé en avril 1943 en complément de l’Armée Secrète (A.S.), devenues, en mars 1944, les Corps Francs de la Libération (C.F.L.).

Développée dans la clandestinité, la Résistance était alors, pour les occupants allemands et le gouvernement de Vichy, un regroupement de terroristes. Tandis que les Résistants se définissaient comme des soldats de la Liberté luttant pour retrouver les valeurs de la République et de la Démocratie.

Roger Biton

Source image : creuse-resistance.fr

Le Rateau

C’est l’époque où, dans ce secteur de Bonnat, des hommes vont pouvoir affirmer leurs convictions, libérer leurs énergies, s’affirmer dans l’organisation de la lutte, tel Roger Biton, enfant du pays, combattant de 39-40.

C’est dans les tout premiers jours d’avril (1944) que sont rassemblés au Râteau les différents groupes qui vont constituer la 2ème Cie Franche des Corps Francs de la Libération, une unité désormais armée, structurée, dotée d’un encadrement qui lui permet d’accueillir et former de nouveaux volontaires.
Début juin ses effectifs atteignent 80, dont 3 officiers et 8 sous-officiers. Elle s’est aussi aguerrie au cours de diverses opérations : sabotage de voies ferrées et lignes électriques, récupération de matériel militaire, coups de mains divers.
Roger Biton a d’évidence les compétences militaires, l’énergie et les talents d’un chef.
Au Râteau, règne une stricte discipline, chacun sait ce qu’il a à faire et le fait en conscience des risques encourus.

Le 7 juin 1944 au matin, la 2ème Cie Franche quitte le Râteau pour Guéret, accompagnée par un élément de l’Armée Secrète constitué par Charles Chareille. Les camions à gazogène sont défaillants dans la côte de Glénic mais la petite troupe parvient cependant à gagner les emplacements qui lui sont affectés.
Roger Biton et les siens prennent position sur la place Bonnyaud (voir la vidéo des Archives départementales de la Creuse), contre l’hôtel Saint François qui abrite la Kommandantur. Ses tirs de bazooka et de FM seront efficaces mais il faudra recourir à l’incendie de l’immeuble pour obtenir la reddition de la garnison allemande.

Hommage du général Marshall, chef d’état-major des armées américaines :
« La Résistance française a dépassé toutes nos prévisions. C’est elle qui en retardant l’arrivée des renforts allemands et en empêchant le regroupement des divisions à l’intérieur a assuré le succès de nos débarquements.»

Le samedi 13 octobre 2001, une foule nombreuse associant les anciens de l’unité, d’autres résistants et de nombreux habitants de Bonnat rassemblés devant l’Hôtel de Ville, gagnait le Râteau où fut dévoilée la plaque en souvenir de la 2ème Cie Franche et de son chef, Roger Biton.
Sa veuve, ses enfants et petits-enfants étaient présents.

À l’hommage rendu au chef et à ceux qui combattirent sous ses ordres, il convient d’associer celles et ceux qui les aidèrent tout au long de leur aventure, les populations paysannes sans lesquelles il n’y aurait pas eu de maquis, spécialement celles et ceux qui permirent et facilitèrent, au péril de leur vie, leur séjour en ce lieu.
Il est donc juste que cette plaque associe le Râteau, la 2ème Cie Franche et son chef, Roger Biton.

Source textes : BULLETIN N° 24 de DECEMBRE 2001 de l’Association pour la Recherche et la Sauvegarde de la Vérité Historique sur la Résistance en Creuse