La légende du Pont du Diable

25 Juil, 2017   //   par Mairie de Bonnat   //   Légendes et croyances  // 

Quelque peu similaire à la légende du Pont de la Chatte voici celle du Pont d’Anzème :

 

Jadis, il n’y avait pas de pont, pas même une passerelle, sur la Creuse à Anzème et il fallait effectuer tout un détour pour aller faire moudre sa farine au moulin du Bourg d’Hem qui de trouvait de l’autre côté de la rivière.

Les habitants se cotisèrent pour faire construire un pont à l’endroit où il se trouve actuellement ; mais chaque fois que les dernières pierres allaient être posées, le Diable poussait les nuages vers les gorges et la pluie tombait si fort que le pont était emporté.

Tant et si bien que plus aucun maçon (et pourtant les maçons creusois sont réputés) ne voulut entendre parler de construire quoique ce soit au-dessus de cette rivière maudite. Tout le monde était bien marri et chacun y allait de ses solutions plus invraisemblables et abracadabrantes les unes que les autres. Quand un soir, le Diable en personne se présenta à la porte du moulin qui appartenait au meunier du village :

 

« Moi Satan, dit-il, je me fais fort de vous construire ce pont en une seule nuit avant que le coq ne chante ! »

 

Mais ce marché était accompagné d’une condition. Et de taille !
Le meunier devait, en échange donner sa fille au diable. Le meunier accepta le pari. La fille aussi.
Avant de se mettre au travail, le diable offrit une bague à la fille du meunier. Il travailla toute la nuit et lorsque arriva le matin, il ne restait plus que trois pierres à sceller. La fille allait donc perdre son pari et devenir la compagne du diable.

Alors elle eut une idée lumineuse. Elle alla au poulailler en faisant miroiter sa bague qui, il faut le reconnaître, scintillait de mille feux. Le coq en fut surpris et, croyant que c’était un rayon de soleil, il mit à chanter.

Le diable s’enfuit alors. Il ne lui restait plus qu’une pierre à sceller. Elle manque d’ailleurs toujours au pont !
Le meunier et sa fille avaient gagné le pari : ils avaient leur pont et le diable n’avait aucun droit sur la fille.

Mais pour les villageois, cette dernière n’allait pas tarder à devenir la fiancée du diable. Et personne à Anzème, ni dans les environs, n’en voulut pour femme. Pauvre fille, mais heureux meunier. La légende du pont du diable se termine ainsi, et depuis longtemps, le grand moulin est muet aux bords de la Creuse…

Vous pourrez tous voir la dernière pierre qui n’a jamais pu être scellée : quand on la place pendant le jour, le diable ne manque pas de la déranger dans la nuit…

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